La pegbar ou barre à tenons en français. Lorsque l'on n'est pas riche, on peut acheter une simple perforatrice de bureau à deux trous ronds, mais de meilleure qualité si possible. Les deux ergots de repérage peuvent être des bouts de manches de pinceaux usagés passés soigneusement au papier de verre, afin de les ajuster au mieux dans les trous du papier d'animation. Collez avec de la colle forte les deux ergots sur un petit carton fort et selon l'écartement des trous de la perforatrice, puis scotchez cette barre à tenons sur le bord de la vitre de la table d'animation. Lorsque l'on fait de l'animation pour le film argentique, au banc-titre, il faut le même jeu de barre à tenons que celui qui a servi à l'animation.
Ci-dessous, une mire pour établire des mouvements de caméra, avec en bas les perforations : une ronde au milieu et deux rectangulaires ; c'est le standard de beaucoup de studios d'animation.
La cadre est pour l'animateur ce que le viseur est pour l'opérateur de cinéma. Il permet d'apporter profondeur et perspective.
Et enfin, pour se rendre compte de l'animation et du rythme, utilisez la persistance rétinienne de l'œil : feuilletez (flipper) constamment le jeu de dessins : d'abord le dessin terminé et celui de dessus sur lequel vous travaillez ; puis "flippez" le troisième dessin en cours et posé au-dessus des deux premiers... et ainsi de suite, selon la dextérité de vos doigts. Le flippage ou feuilletage est le geste instinctif de l'animateur. Au final, en dehors de la table d'animation, on peut prendre dans sa main au moins 50 dessins ou plus, et les feuilleter assez facilement ; l'enchantement doit se produire ; si ce n'est pas le cas, se remettre à la table d'animation !
© Michel Roudakoff