L'ornement du cœur affectueux
La bataille de Skagerrak
Les aventures de prince Achmed (1923-1926)
Dr Dolittle (1928)
En 1929, Bartosch s'installe à Paris et trouve un abri sous le toit
du théâtre du Vieux-Colombier à Paris, grâce au
soutien de Jean Tedesco (directeur du théâtre de novembre 1924 à 1934) ;
et il avait aussi pour amis Jean Renoir et le critique d'art Wilhelm Uhde.
Il construisit dans un réduit
le plus petit studio d'animation du monde et réalisa un film de 30
minutes L'Idée.
C'est son premier grand travail dans le film d'animation, avec une atmosphère
d'une souplesse et d'une grande poésie. L'Idée a été montré en
décembre 1931 au cinéma "Studio Raspail" à Paris.
Les personnages et les décors du film sont composés de plusieurs
couches de différents types de papier allant du semi-transparent au
carton épais. Les effets spéciaux comportent des halos, de
la fumée et du brouillard et ont été faits avec de la
mousse de savon étalée sur des glaces posées les unes
sur les autres avec un espace entre et éclairées par la tranche
avec de faibles ampoules électriques de 30 watts. La lumière
s'irisait dans le savon en donnant des effets merveilleux. Bartosch utilisait
une caméra
de 35 mm Parvo K, actionnée par une pompe (réplique d'une pompe à bicyclette
mais construite avec grande précision). Il faisait jusqu'à 18
surimpressions pour une image ! Il n'a jamais été aidé par
personne, pas même par sa femme. Le film l'Idée a demandé trois
ans de travail à Bartosch.
Le film était basé sur un livre avec des gravures sur bois de
Frans Masereel,. La musique du film "l'idée" a été composé par
le compositeur français Arthur Honegger, avec un apport des Ondes Martenot
; on pense que c'est la toute première utilisation d'un instrument électronique
dans l'histoire du film.
En 1948, Bartosch a passé une année en travaillant pour l'UNESCO,
sous la direction de George Dunning, un réalisateur animateur travaillant à Londres
près de Soho-Square et connu pour sa réalisation du dessin animé des
Beatles en 1968, "le sous-marin jaune" "Yellow Submarine".
Juste avant la seconde guerre mondiale, Bartosch a commencé à réaliser
un second film d'animation de 900 mètres sur le Cosmos. Les Nazis ont
détruit le négatif sans que Bartosch puisse voir une seule image.
Lorsque Bartosch était à Vienne, il avait fait des micro-films
anti-nazie destinés à l'usage des Allemands du temps d'Hitler.
Le coup de la destruction du deuxième film de Bartosch a été trop
dur, même pour sa volonté de fer. Il ne s'en est jamais plaint,
mais, selon Alexandre Alexeïeff, le restant de sa vie il a espéré refaire
sa vie d'artiste que la guerre avait brisée.
[Source partielle : entretient avec B. Bartosch dans son logement dans le
Théâtre
du Vieux-Colombier à Paris en 1966 ; et un hommage d'Alexandre Alexeïeff]
M. Roudakoff