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Il
s'avère que PTAH, dont l'aspect peut paraître austère, a connu, indépendamment
de sa nature et de sa fonction originelles, sans doute oblitérées lorsque
son temple memphite perdit de son importance, un regain de popularité
dans la religion populaire d'une part, dans la religion officielle
d'autre part, par sa conjonction avec les divinités solaires nationales.
(Voir M. Sandman-Holmberg, The God Ptah, Lund, 1946)
Ces traductions sont extraites de : Hymnes
et prières de l'Égypte ancienne,
André Barucq et François Daumas, Éditions du Cerf,
1980.
Hymne à Ptah
du papyrus Harris I
(La première ligne présente le
roi et introduit sa prière) Dit par le roi Ousermaâtrê, le
grand dieu, à son père, ce dieu auguste, Ptah, le Grand qui-est-au-sud-de-son-mur
(Titre habituel de Ptah), le Seigneur de la-Vie-du-Double-Pays
(Ville de Memphis), To-Tjenen père des dieux (To-Tjenen
: primitivement dieu chtonien primordial. Il fut souvent assimilé à Ptah), aux
deux hautes plumes, aux deux cornes pointues, au beau visage, qui réside
dans le Siège-Vénérable (Sanctuaire).
Salut à toi !
Tu es vénérable, tu es ancien,
To-Tjenen père des dieux,
dieu Aîné de la première fois,
Modeleur des hommes,
qui a fait les dieux,
qui a inauguré l'existence comme dieu primordial,
premier à exister pour tout ce qui est venu après lui ;
qui a fait le ciel comme création de son cœur,
qui s'est dressé dans ce-que-soutient-Chou, (Ptah a successivement
accompli tous les gestes créateurs de la mythologie)
qui a fondé la terre par ce qu'il a fait lui-même (par
son œuvre
propre),
qui entoure (le monde) comme Noun et Très-Verte, qui a fait la Douat,
y fait reposer les cadavres
et y laisse circuler Rê pour qu'ils soient revigorés.
Il est Régent de l'éternité, v.s.f.
et Seigneur de la pérennité.
Seigneur de la vie,
Il fait respirer les gorges,
donne l'air à tous les nez,
fait vivre tout homme par ses aliments.
Durée de vie, Psaïs et Ermouthis l'accompagnent.
On vit de ce qui sort de sa bouche.
Il fait les offrandes pour tous les dieux en sa manifestation de Noun le
Vénérable (assimilé à To-Tjenen, Ptah l'est
aussi à l'âbime primordial des eaux, le Noun),
Seigneur de l'éternité et de la pérennité.
Les souffles de vie pour tout visage l'accompagnent. (Il est) le guide
du roi vers son Siège-Vénérable
en son nom de Roi du DoublePays.
Je suis ton fils que tu as fait apparaître comme roi sur le trône
de son père, en paix (la suite est une énumération
de ce que le roi a fait en l'honneur de Ptah)... Prières
d'un affligé à Ptah
Elles sont inscrites au recto et au verso d'une
stèle du British Museum, n° 589 du catalogue. A) Recto
Adresser des louanges à Ptah, Seigneur de Vérité roi
du Double-Pays, au beau visage, dans son Siège-Vénérable
; dieu unique au sein de l'Ennéade, aimé comme roi du
Double-Pays.
Puisse-t-il (me) donner vie, santé, force ; d'être doté de
(?) bénédictions et aimé ; que mes yeux voient
Amon chaque jour, selon ce qui est fait pour un juste qui place Amon
en son cœur.
Par le serviteur dans la Place-de-Vérité, Noferabou,
justifié. B) Verso
Commencement de la proclamation de la puissance de Ptah qui-est-au-sud-de-son-mur
; par le serviteur dans la Place de Vérité, à l'ouest
de Thèbes, Noferabou, justifié. Il dit :
Je suis un homme qui a juré faussement
par Ptah, Seigneur de Vérité.
Il m'a fait voir l'obscurité en (plein) jour.
Aussi je proclamerai sa puissance
à celui qui ne le connaît pas et à celui qui le connaît,
aux petits et aux grands.
" Prenez garde à Ptah, Seigneur de Vérité !
Voyez, il ne laisse de côté la faute de personne. Redoutez
de prononcer à tort le nom de Ptah ! Voyez, celui qui l'a prononcé à tort,
voyez, il est détruit. "
Il m'a fait devenir semblable aux animaux de la rue, et j'étais
dans sa main. Il m'a donné en spectacle aux hommes et aux dieux.
J'étais comme (?) un homme qui aurait fait une chose abominable à son
maître. Juste est Ptah, Seigneur
de Vérité, envers
moi !
Il m'a
donné une leçon.
Sois miséricordieux pour moi
et j'aurai vu ta miséricorde ! Par le serviteur dans la
Place-de-Vérité à l'ouest
de Thèbes, Noferabou, justifié par le Dieu Grand.
Prières à Ptah,
Mert-Seger et Hathor
Stèle 72 du musée de
Munich. Adresser des louanges à Ptah dans la Place-de-perfection
(la Vallée des Reines), se prosterner pour Mert-Seger,
Maîtresse de l'Occident, exalter Hathor qui préside à Thèbes.
Donnez-moi une durée de vie parfaite que santé et
bien-être soient sur moi dans la Place-de-Vérité
sans qu'aucun mal ne soit jamais apporté sur vos bras
(contre moi),
pour parvenir au nombre de ceux qui ont eu 110 ans sur terre
(nombre idéal).
Pour le ka du chef
des sculpteurs dans la Place-de-Vérité,
Qenymia, justifié, son fils, Yernoutef, et son frère,
Ramosé.
Louange et supplique à
Ptah et Sakhmis de Memphis
Stèle de la glyptothèque
Ny Carlsberg de Copenhague. Cet humble serviteur adore ta
beauté,
Ptah, le Grand, qui-est-au-sud-de-son-mur,
To-Tjenen
qui réside à Memphis,
dieu auguste de la première
fois,
celui qui a modelé les hommes et fait naître les dieux,
Primordial,
qui a fait la vie des humains.
Ce qu'il a dit en son cœur
on l'a vu venir à l'existence ;
(lui) qui annonce ce qui n'existe
pas encore,
qui renouvelle ce qui existe déjà (traduction
incertaine).
Il n'y a rien qui existe sans lui.
Les choses viennent à l'existence quand il est venu à
l'existence,
chaque jour,
selon ce qu'il a déterminé.
Tu as placé le
pays pour suivre ses lois,
comme tu l'as créé.
L'Égypte demeure stable sous tes ordres,
comme la première
fois. Louange sans
cesse pour ton beau visage,
déesse auguste de la
Maison-de-Ptah,
Sakhmis vénérable, Dame
du ciel,
diadème de Rê, Œil
divin dans le Per-Our (nom d'un sanctuaire),
diadème de
Rê, Œil
divin dans la Maison-VénérabIe,
son Outo (qui était
aussi l'uraeus) dans le palais,
son diadème dans la barque-de-la-nuit,
sa compagne dans la barque-du-jour. Puisse-t-elle faire que le Repoussé (peut-être Apophis) soit
circonvenu et qu'elle marche contre lui, après avoir saisi le javelot
Sakhmis, la Grande, aimée de Ptah,
Dame du ciel, maîtresse du Double-Pays ! Accordezmoi une durée
de vie parfaite qui ne comporte pas de souffrance, mon corps étant
exempt de maux, mon visage ouvert et mes oreilles percées (l'ouie),
sans que ma vie soit raccourcie que je sois glorifié comme un glorifié auguste
et loué comme justifié.
Prière à Ptah
miséricordieux
Stèle du musée du Caire. Adresser des louanges Ptah,
Seigneur de Vérité,
se prosterner
pour son ka. Je t'adresse des louanges
jusqu'en
la hauteur du ciel ;
j'exalte ta perfection.
Tu es parfait lorsque tu
es miséricordieux !
Sois miséricordieux pour moi, chaque jour.
Fait par l'orfèvre Ramosé.
Prière à Ptah
Statue naophore de Berlin Réciter les paroles par le grand intendant de la Maison de Ptah,
Romê, justifié. Il dit : Ô mon Seigneur, Ptah au
beau visage,
auguste, qui a fondu le Double-Pays !
Place-moi devant toi,
ton ka en face de moi,
mes yeux contemplant ta perfection.
Pour le ka du scribe royal, Khery-djadja du roi, grand intendant dans la
Maison de Ptah, Romê, justifié.
Prière à Ptah
Stèle du musée du Vatican
Louange à ton ka, Ptah-qui-est-au-sud-de-son-mur,
au
beau visage, Seigneur de la Vie-du-Double-Pays.
Qu'il donne vie, santé, force, faveurs avec une belle vieillesse.
Que mes yeux contemplent sans cesse ton image,
de même que Thot et
ton fils l'Apis vivant ;
que le dieu fasse une longue durée de vie !
Pour le père divin de premier ordre dans la maison
de Ptah, le prophète Noferrompe, justifié dans l'Occident
[...].
Appel aux vivants et invocation à Ptah
Texte d'une statuette publiée par E. Ledrain
dans Les monuments égyptiens de la Bibliothèque Nationale,
pl. LX, Paris, 1879-1881, sous le n° 14. La statuette est d'époque
romaine.
Pères divins, prophètes grands prêtres-purs qui entrent
dans le temple de Ptah-Sokaris-Osiris, dites les paroles : Offrande que donne
le roi, un millier d'encensements et de libations pour le ka du noble, prince,
chargé des vaisseaux.
Tous les prêtres qui entrent au temple de Ptah, le grand, qui-est-au-sud-de-son-mur,
Seigneur de Vie-du-Double-Pays, dites les paroles : Offrande que donne le
roi, un millier de volailles et viandes de bœuf pour le noble, intendant
des pâturages, Pakhroef.
Le noble, prince, hiérostoliste (appellation grecque), prophète,
Pakhroef, dit les paroles :
Ptah, mon cœur est plein de toi,
mon cœur est paré de ton amour
Comme un marais l'est de boutons de lotus.
J'ai fait ma maison à côté de ton temple,
comme le serviteur qui adore son Seigneur sur sa terre.
Le prêtre funéraire, le prophète Pakhroef, dit :
Je me
suis placé sous tes pieds (dans la dépendance absolue) [...]
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